format_quote Même si le coq ne chante pas le jour se lèvera toujours format_quote
Labret en bois et metal - Dinka / Pokot - Soudan / Ethiopie
Quelques textes rares sur l'utilisation et la mise en oeuvre des labrets, in situ...
Extrait de "Les guerriers nus" de Christian Bader, chez Payot.
Les Chai et les Tirma en connaissent, quant à eux, plusieurs variétés :
le triangle de bois en bec de canard, appelé burgwi, dont le côté le plus long peut atteindre une vingtaine de centimètres, est semble-t-il le plus ancien.
Les labrets de terre cuite, de couleur brique ou noire, appelés dhébé sont aujourd’hui plus répandus.
Les dhébé sont le plus souvent circulaires (ils peuvent dans ce cas atteindre un diamètre de dix-huit centimètres), plus rarement de forme ellipsoïdale, et parfois ajourés de manière à ressembler à des anneaux.
Le labret, qui a pour effet dans les cas extrêmes de déformer complètement le bas du visage de celle qui le porte et rend difficile l’élocution, a donc un but essentiellement, voire exclusivement, esthétique. Il est la principale marque identitaire des Surma.
Le percement de la lèvre (tugo dugundo) intervient lors d’une cérémonie organisée au mois isaabai, le septième du calendrier chai (avril-mai), lorsque la jeune fille a atteint l’âge de la puberté.
Dans un article publié en 1939, l’Italien Marco Marchetti précisait que le percement de la lèvre était accompagné par une coutume encore plus étrange :
le percement de l’hymen.
J’avoue que je n’ai pas cherché à savoir si cette coutume était, si tant est qu’elle ait jamais été pratiquée, encore en usage.
Toujours est-il que le tugo dugundo est précédé par une opération assez douloureuse appelée nigya bukto, au cours de laquelle les incisives inférieures de la jeune fille sont brisées.
Bien qu’ils ignorent le port des labrets, d’autres peuples de la région pratiquent également cette opération, dont le sens rituel peut varier mais qui semble avoir essentiellement pour objet de pratiquer dans la denture de l’enfant une brèche qui lui permettra d être nourri en cas de tétanos, maladie qui provoque comme on le sait une contraction des muscles masticateurs.
Pendant plusieurs jours, on a consciencieusement frotté de beurre la lèvre inférieure de la patiente, afin de ramollir les chairs.
Puis, le jour venu, l ’expert chargé de l’opération perce la lèvre à l’aide d’une pointe de fer rougie au feu.
La plaie est enduite de beurre afin de hâter la cicatrisation ; on y insère un petit morceau de bois afin d’éviter que les chairs, en se reconstituant, n’obstruent l’orifice ainsi pratiqué. Si aucune infection ne survient, l’opération est considérée comme réussie et, sitôt la cicatrisation achevée, on introduit dans la lèvre des bouchons de bois de plus en plus grands, puis un petit labret.
Si l’élasticité des chairs le permet, ce qui n’est pas toujours le cas, on insère dans l'orifice des labrets de plus en plus grands.
En quelques semaines à peine, la jeune femme, dont la lèvre se sera distendue au fur et à mesure, portera avec fierté le labret le plus grand dont elle pourra jamais se parer.
On porte le labret en public, en prenant soin de le maintenir à l’horizontale à l'aide des incisives supérieures.
On s’en débarrasse pour dormir, pour manger, pour voyager ou pour travailler.
Plus le labret est grand, plus la jeune fille est considérée comme belle, et plus élevée sera sa valeur ; il ne faudra ainsi pas moins de vingt bêtes pour convoler en justes noces avec la propriétaire d’un ornement particulièrement volumineux.
La rupture de la lèvre est un incident rare, qui aurait pour effet de priver la femme de son principal atout de séduction.
En cas de deuil, la femme doit ôter son labret et attendre de la famille du défunt la permission de s’en parer à nouveau.
Peu soucieuses de plaire, les vieilles femmes, dont les lèvres ont perdu leur élasticité, ne portent plus le labret et se contentent de replier leurs lèvres pour éviter qu’elles ne pendillent, de sorte que la mutilation ne se remarque presque plus. Enfin, à ceux qui s’interrogent sur la place du labret lors des échanges amoureux, on précisera que les Surma ignorent évidemment, comme d ailleurs tous leurs voisins, la pratique du baiser..
Le texte ci dessus est reproduit d'un livre de voyage très complet, écrit par Christian Bader, "Les Guerriers Nus".
Nous le remercions de nous avoir permis de recopier une si grande partie de son ouvrage, que vous pouvez commander en cliquant ci-dessous.
Belle petite pièce de vitrine.
Fiche technique
- Ethnie
- Dinka
- Pays d'origine
- Kenya
- Zone de collecte
- Kenya, Nairobi
- Ancienneté présumée
- circa 1950
- Matière principale
- bois
- Aspect de surface
- d'usage
- Etat apparent
- très bon état
- Etat de conservation
- dans son jus
- Appartenance
- collecte in situ
- Test laboratoire
- non testé
- Hauteur, en cm
- 7
- Poids, en grammes
- 120
- Socle
- non
Pour découvrir cette ethnie, et d'autres objets de cette ethnie, cliquez sur son nom !
Ethnie Dinka présent majoritairement dans la région de Bahr al-Ghazal
L'éthnie - peuple Dinka est présente dans le(s) pays suivant(s) :
- Soudan dont la capitale est Khartoum
- Éthiopie dont la capitale est Addis-Abeba
Liste des ethnies du pays Soudan dont nous présentons un ou plusieurs objets :
Acholi / acoli, Baggara, Bandia / Bandiyas, Bongo, Dinka, Kichepo, Lopit / Dongioni, Lotuko / Otuho, Murle, Ngbaka / Bwaka, Nuer / Naadh, Nyangatom, Shilluk / Chollo, Toposa, Zande / Azande,
Références bibliographiques pouvant vous être utiles
Tradition in/en transition
La mère et l'enfant dans la sculpture Africaine
- Auteur : Esther A. Dagan
- Auteur : Galerie Amrad
Catalogue d'exposition, en noir et blanc.
add_shopping_cart Acheter le livre sur amazon
Tradition in = En Transition: Mother and Child in African Sculpture - Past and Present = LA Mere Et L'Enfant Dans LA Sculpture Africaine-Hier Et Aujourd'HuiElephant
The animal and its ivory in african culture
- Auteur : Collectif
- Auteur : Fowler Museum at Ucla
The elephant is abundantly represented in African culture. In this lavishly illustrated anthology, eighteen scholars pay homage to both the African elephant and African creativity.
add_shopping_cart Acheter le livre sur amazon
Elephant: The Animal and Its Ivory in African CultureWhite Gold, black hands
Ivory sculpture in Congo Vol. IV
- Auteur : Collectif
- Auteur : Congo Gallery
add_shopping_cart Acheter le livre sur amazon
TAB - Du couteau au sabre
Armes traditionnelles d'Afrique 2
- Auteur : Tristan Arbousse Bastide
- Auteur : Archaeopress
Cette recherche s’inscrit dans le projet global d’étude des armes traditionnelles du continent africain. Sont traitées des catégories techniques ignorée dans ma précédente recherche. Il s'agit d'une...
add_shopping_cart Acheter le livre sur amazon
Armes Traditionnelles D'Afrique (Dagues, Poignards, Glaives, Epees, Tranchets Et Couperets): Approche Regionale Et Classification Technique, ... Archaeological Reports (BAR) International)The arts of the Hausa
World of Islam Festival
- Auteur : David Heathcote
- Auteur : Inconnu
Livre catalogue d'expo sur les Hausa.
add_shopping_cart Acheter le livre sur amazon
Arts of the Hausa: Exhibition CatalogueL'âme de l'Afrique
Masques et sculptures
- Auteur : Serge Diakonoff
- Auteur : Les Editions de l'amateur
Depuis 50 ans, Serge Diakonoff a parcouru le monde pour constituer une collection de plus de 900 masques et sculptures et présente ici, pour la première fois, l'ensemble de l'art tribal africain à travers une
sélection...
add_shopping_cart Acheter le livre sur amazon
L'âme de l'Afrique : Masques et sculptures