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LES ASEN DU DAHOMEY
Texte passionnant de Xavière MALABOUCHE que nous avons pris la liberté de publier ici, ce denier devenant difficile à trouver sur internet. Ce texte accompagnait une exposition éponyme de la galerie "Noir D'ivoire". Nous contacter si cela devait poser problème, nous le supprimerions aussitôt.


Le Dahomey

Le Dahomey (ou République Populaire du Bénin depuis 1975) est un petit Etat
francophone de l'Afrique de l'Ouest qui forme une étroite bande de terre enclavée entre le
Togo et le Nigeria. Toute l'histoire du pays dépend de ces quelques kilomètres de côte où
se pratiquait la traite des esclaves. C'est aussi par ce commerce que se nouèrent les
premières relations entre l'Europe et l'Afrique, relations qui pendant plusieurs siècles
allaient profondément marquer cette région et la distinguer fondamentalement des zones
de l'intérieur du continent noir. Ce que l'on appelait jadis Dahomey, ou plutôt Danhomè, ne
comprenait qu'une fraction du territoire actuel. C'était le nom d'un de ces nombreux petits
royaumes que comptait la Côte des Esclaves entre la rivière Volta et le Bénin.

Structures familiales

Le Dahomey a conservé deux traits caractéristiques de sa culture originale: la famille et la
religion. Chez les Fon, la famille détient toujours à l'heure actuelle un rôle important et
constitue l'un des principaux facteurs de l'intégration sociale. La royauté apparaît comme
l'aboutissement du système familial avec la prédominance d'un lignage sur tous les autres.
Le type familial le plus répandu est celui de la famille étendue à un ou plusieurs lignages
(xenu). Dans ce dernier cas, il s'agit d'une collectivité familiale représentant les différentes
branches d'un ancêtre paternel commun, le xenuga. La résidence étant patrilocale, tous les
descendants patrilinéaires de cet ancêtre demeurent en principe dans la même concession
(xweta).


Vie après la mort

Un poète sénégalais très connu (B. Diop) a écrit un jour dans son très beau poème
"Souffles" que "les ancêtres africains ne meurent pas". Cela est particulièrement vrai au
Dahomey, parmi les Fon et d'autres ethnies voisines, où l'individu après sa mort prend
place dans la chaîne qui relie les divinités aux vivants. Selon l'optique dahoméenne, la
force vitale se perpétue ainsi à travers la descendance et le culte des ancêtres vise à
raffermir toujours plus cette force.

Le rituel débute au moment des funérailles (cionu) et se déroule en plusieurs phases. La
première (ou rite d'enterrement provisoire) consiste à effacer la souillure causée par la
disparition physique d'un membre de la famille. C'est pourquoi elle doit s'accompagner de
rites de purification, et comprend l'observation de nombreux interdits (tels que s'abstenir de
se laver ou de se raser, ne pas consommer de viande ou de mets rappelant
symboliquement la personne du disparu, se plier à la continence etc.). La seconde phase
correspond à ce qu'on appelle au Dahomey l'enterrement définitif. La tombe est ouverte
pour permettre aux spécialistes des funérailles, les donkpègan, d'y déposer les étoffes de
deuil et autres objets rituels (poteries en particulier) offerts par les membres de la famille.
La dernière phase est celle du dallage de la tombe (dosusu, fermer le trou) et prévoit la
consécration d'un ou plusieurs asen, sorte d'autels portatifs en fer forgé où les ancêtres viennent recevoir les offrandes qui leur sont faites. En résumé, on peut considérer ces rites
comme des rites de séparation (mise en terre), de purification (enterrement définitif) et de
consécration (installation de l'asen du nouvel ancêtre). Ces rites ne s'appliquent qu'à des
morts naturelles. Ils se compliquent et font intervenir d'autres spécialistes lorsque la mort
est attribuée à une maladie ou un accident.

Entre ces différentes phases, il peut s'écouler un certain temps, nécessaire à la famille
pour réunir tous ses membres et faire face aux dépenses qu'entraîne ce type de
cérémonies.

Les rites funéraires permettent aussi de resserrer les liens familiaux et de montrer sur le
plan social la cohésion du groupe familial et sa puissance économique. La plupart du
temps, les rites funéraires (qui ont lieu dans l'enceinte de la concession familiale puisque
c'est là que l'on enterre habituellement les morts, plus précisément sous leur propre case)
s'accompagnent de longues veillées nocturnes animées par des jeux, des danses et des
chants nostalgiques.


Les asen

L'asen est un autel portatif en métal (fer forgé, ou en laiton ou argent pour les plus riches),
monté sur une tige qui se plante en terre là où se tient la cérémonie.
L'étymologie de ce mot vient d'un verbe "Sé" signifiant servir, rendre ses devoirs. Le nom
même de l'objet exprime l'idée d'offrande, de culte. Sur l'asen, on sert la "boisson" du
défunt, et par là on lui rend ses devoirs. Le mot asen tend d'ailleurs à désigner seulement
l'objet matériel, avant consécration. Pour désigner l'asen consacré, on emploie de
préférence le mot sinuka (calebasse à boire l'eau).

La production d'asen provient d'une tradition d'honorer les morts qui, selon toute
probabilité, est antérieure à l'existence du Royaume du Dahomey. La production d'asen
aux plateaux décorés date du milieu du XIX° siècle.

Selon la tradition Fon, l'asen est originaire d'Allada et a été apporté à Abomey, capitale du
Royaume du Dahomey avant le XVII° siècle.
Aladasen était le nom donné à ces objets dans leur forme la plus ancienne. En effet, avant
que les asen n'existent, les offrandes aux ancêtres étaient versées dans une calebasse. La
forme la plus ancienne des asen évoquerait ce récipient à offrandes primitif: il est en forme
d'entonnoir. L'autre type d'asen est en forme de parasol, une série de bras supportant un
plateau. Plus récent, il daterait du règne d'Agonglo (1789-1797).

Les asen servent de liens entre les membres décédés de la famille et ceux encore en vie.
Les asen rappellent les devoirs des vivants vis-à-vis de ceux qui, bien que n'appartenant
plus à la vie quotidienne, font encore partie intégrante de la famille. Les ancêtres
prodiguent conseils et aides mais peuvent faire du tort aux vivants si ils sont ignorés ou
insultés. Idéalement, les cérémonies commémoratives ont lieu chaque année mais d'autres
plus élaborées sont organisées tous les six ou sept ans.

Un asen est en principe consacré à un seul ancêtre. Il peut porter sur le plateau un motif
figuratif symbolisant cet ancêtre. Il en va de même pour les pendentifs accrochés au
plateau qui peuvent être purement décoratifs ou comporter des figurations.
L'asen est consacré et installé dans la case des ancêtres lors des cérémonies qui
marquent la levée de deuil. Le défunt réside dans cet autel où on lui offre "à boire": alcool
et libations.

Dans le culte royal, des asen étaient dédiés essentiellement aux rois défunts et à leurs
mères. Pour chaque ancêtre royal, il pouvait y avoir plusieurs asen car le nouveau roi en
dédiait à chacun d'eux de nouveaux.
Les asen sont employés en particulier lors des coutumes annuelles: ils sont portés
processionnellement au marché, puis plantés dans une enceinte de nattes élevée sur la
grande place devant le palais. Ils reçoivent là des offrandes. Ensuite, dans chaque palais,
devant les autels des ancêtres de la cour adjalala, ils reçoivent une deuxième série
d'offrandes.


Il existe des asen qui ne sont pas consacrés au culte des ancêtres.

D'abord les asen dits achrélélé utilisés dans le culte de Fa, puissance de la divination. Sa
tige est munie d'une sorte de bras recourbés vers le haut et en principe de clochettes sans
battants fixés par groupes de quatre.

Certains asen sont impersonnels: ils n'étaient pas consacrés à tel ancêtre royal, mais à
tous, ou à une puissance particulière au nom de tous. Ainsi les asen sur lesquels on faisait
des offrandes à l'occasion de la cérémonie du mil nouveau (jahuhu).

D'autres asen étaient consacrés à des divinités, généralement du groupe de Gou, dieu de
la guerre mais également de tous ceux qui travaillent le fer tels que les guerriers, les
chasseurs, les forgerons et aujourd'hui les mécaniciens automobiles. Les asen servaient
alors aux cérémonies où l'on vouait les ennemis à la fureur de ce dieu. La plupart des asen
associés à Gou sont en fer forgé.

Il y a enfin une série de sabres et de poignards montés sur tige comme les asen
reproduisant les armes qu'employaient les guerriers du roi. On y faisait des offrandes pour
éviter que la force dangereuse émanant de tout meurtre ne se retourne ni contre eux, ni
contre lui.


Au Dahomey, la coutume est d'offrir et de recevoir de l'eau et de la nourriture à chaque
visite. De la même manière, le défunt est considéré comme un hôte privilégié. Les Fon
disent que "un asen est une calebasse dans laquelle on offre de la nourriture au mort".
Sinnuka "la calebasse d'eau" est le terme préféré utilisé par les propriétaires pour désigner
leur asen. On utilise encore aujourd'hui cette calebasse à offrande des morts en attendant
que l'asen soit installé.
Chaque grande famille possède plusieurs asen qui sont conservés dans une maison
spéciale dehoho dans la partie du territoire familial réservée aux cérémonies et rites. La
femme la plus âgée de la famille est responsable de la sécurité de tous les asen. L'asen
est donc consacré puis installé dans la case des ancêtres dehoho lors des cérémonies qui
marquent la levée de deuil. Ceci a lieu le jour de la cérémonie alitasi (=eau de la route,
c'est-à-dire eau de la bienvenue). C'est seulement alors que le défunt pourra avoir "à
boire". Il réside dans cet autel, qui est placé à côte de ceux des autres ancêtres défunts.
A l'enterrement, un membre appartenant au milieu professionnel du défunt chante le rôle
du meilleur ami et demande que quelque chose permette à son ami de retourner à la vie.
En un sens, l'asen et les cérémonies afférentes réalisent ce vœu. Alors que le mort est
reconnu comme mort, l'asen permet aux vivants d'entretenir sa mémoire. Bien que la
signification précise du message de l'asen puisse être perdue, un souvenir général reste.
Enfin, l'asen offre le témoignage d'une tradition artistique adaptée à l'évolution de la vie,
des rites et de l'art.

Les anniversaires funèbres avaient lieu, autrefois, trois mois après le décès. Aujourd'hui,
c'est après douze à quinze mois. La gaîté domine les funérailles anniversaires. Le but des
cérémonies funèbres est de procurer du soulagement à l'âme dans les nécessités
matérielles de l'autre monde.


Les asen sont fabriqués dans de nombreux ateliers de forgerons dans le sud du Bénin:
Abomey, Bohicon, Cana, Allada, Ouidah, Cove, Cotonou, Porto Novo.

Pour évoquer les asen de Ouidah, très réputés, ils sont caractérisés par leurs dimensions
importantes: 30 à 45cm de diamètre jusqu'à 100cm pour les familles les plus aisées alors
que les asen d'Abomey ont un diamètre de 18 à 30cm.
Le fer forgé est le matériau principalement utilisé à Ouidah. La forme conique y est
répandue. Les pendeloques et les figures donnent l'impression d'une réelle élaboration des
détails: ces asen révèlent un style décoratif influencé par la culture afro-brésilienne qui
contraste avec les asen du XIX° siècle ne présentant qu'un seul personnage central. La
polychromie est un autre élément typique des asen de Ouidah. On en trouve encore de
rares exemples dans quelques collections.
Le clan Hontondji d'Abomey est, depuis quelques décennies, réputé comme étant le
meilleur de tous le pays. Comme leurs asen sont plus prestigieux, ils coûtent plus cher. En
1985, ils vendaient leurs asen de 20 à 200$, prix prohibitif pour beaucoup. C'est pourquoi
des asen moins chers ont été produits mais sans décoration sur le plateau. Les asen du
commun sont rarement garnis de motifs figuratifs, ou ceux-ci sont très sommaires.
Quelle que soit leur origine, les asen d'Abomey contemporains parlent un langage simple
de piété filiale et d'hommage aux morts.
Il arrive que les asen aient été, dans les temps récents, réaffectés, d'où quelque confusion
dans leur symbolisme.


Symbolisme

L'art dahoméen possède une très grande originalité, celle d'avoir transmis sous forme
d'idéogrammes et de rébus l'histoire et les traditions du peuple Fon.
Les figures sur les asen sont censées référer à la personne que l'on souhaite
commémorer. Ils sont en général une représentation directe de la profession du défunt ou
de son appartenance religieuse. L'asen est décoré de symboles propres à chaque défunt.
C'est pourquoi les Fon eux-mêmes disent que les seules personnes capables de
comprendre totalement ces symboles sont celle qui a fait l'asen ou celle qui l'a
commandité. Généralement, les messages des asen comprennent trois éléments:
1) La ou les personnes honorées sont nommées soit en toutes lettres, soit par des
calembours.
2) Le donateur promet de se souvenir du mort par le biais de cadeaux et d'honneurs
appropriés.
3) Les représentations peuvent invoquer l'aide de puissances surnaturelles pour
s'assurer que les vivants soient capables de remplir leurs obligations auprès des morts.


Voici quelques éléments souvent représentés sur les plateaux d'asen:

- Une calebasse: elle signifie accueil, confiance, respect ; offrir de l'eau et de la
nourriture est la métaphore principale pour exprimer les relations qui unissent les
vivants et les morts. Si des personnages se tiennent autour d'une calebasse, les
mains presque jointes, c'est un signe d'unité cosmique.

- Une poterie trouée: le symbole en est bien connu au Dahomey: le roi place ses
doigts sur les trous de la jarre, mais ceux-ci sont nombreux et il doit faire appel à
son peuple pour l'aider à boucher tous les trous et à empêcher l'eau de s'en
écouler: magnifique symbole d'union.

- Une main tenant un faisceau de fils de fer: elle symbolise la dynastie tenue
fermement par la main royale.

- Les personnages masculins assis au centre occupent une position
traditionnelle marquant l'autorité.

- Le groupe des personnages masculins et féminins qui accompagnent le défunt
montrent leurs relations avec ce dernier par la position qu'ils occupent.

- L'une des façons de montrer le respect est de s'agenouiller comme le font les
femmes devant leur mari, les enfants devant les parents, les jeunes devant les
vieux, le peuple devant les personnages royaux.

- Le commanditaire d'un asen peut être montré à genoux ou debout en train de
déclamer.

- Les personnes habillées de la même façon peuvent indiquer un certain lien
avec le défunt.

- Le soleil et la lune ascendante sont des motifs représentés fréquemment dans
les asen d'Ouidah, sur le plateau ou en pendeloques. Ils sont certainement
représentés parce que les Fon font des calembours sur leurs mots lune et soleil
sous la forme d'un proverbe:
"Tout prend de l'ampleur comme la lune".
Ce proverbe évoque l'espoir que le lignage va régulièrement s'agrandir.



- La croix est décrite comme un symbole de Mawu. Mawu est communément
invoqué comme dans l'expression anglaise "there, but for the grace of God…".
Des chrétiens commandent des asen. Les églises ont une présence notable à
Ouidah. Le catholicisme est très présent dans la communauté afro-brésilienne.
Orner les asen de croix témoigne de cette influence. La croix n'est pas perçue comme étrangère car elle a des fondements africains profonds dans les cultures
Fon, Yoruba et Kongo.

- Le serpent est une de ces représentations familières qui a des origines Fon.
Les supports sinueux sur les asen peuvent être décoratifs et montrer la dextérité
d'un forgeron ou peuvent référer à un serpent.

- Tous les animaux qui apparaissent sur les asen sont associés à des sacrifices
fait à l'occasion des funérailles ou pour le culte des ancêtres. Chèvres, bœufs,
poulets sont sacrifiés lors des funérailles et des cérémonies commémoratives si la
famille a les moyens. La représentation d'un cochon gisant rappelle le rôle pivot du
"meilleur ami" du défunt à l'occasion de l'enterrement. Le cochon est un animal
domestique commun mais sa viande est considérée comme un mets délicat.
Parfois, les objets ou animaux sont regroupés sur les asen pour former des
calembours qui évoquent des noms personnels ou des proverbes. Les calembours
sont difficiles à comprendre mais il faut envisager les asen comme des rebus,
comme des puzzles.

- L'oiseau perché sur une tige de millet rappelle le proverbe connu à Abomey qui
si tous les enfants sauf un décèdent, ce survivant devra honorer ses parents et
éventuellement payer pour les asen.

- La corde tressée se terminant en Y symbolise la continuité du lignage. Elle
peut être représentée tenant verticalement ou portée par des personnages. Elle
montre la responsabilité des survivants de fournir une autre génération.

- Le bananier est un motif très répandu à Ouidah qui évoque un proverbe dont la
signification évoque l'espoir que le plus vieux qui meurt sera remplacé par une
nouvelle génération.

- Le palmier est évoqué dans un proverbe Fon ainsi que dans un proverbe de
Ouidah qui dit que la vie peut alterner les bons et les mauvais moments.

- Le caméléon représente le dieu de la joie de vivre.

- Un poisson dans une main signifie l'habileté du successeur à honorer le mort.

- Un arbre et un léopard: référence à la hiérarchie Fon: toute personne doit
respecter les prérogatives de ses supérieurs.

- Pour les asen du XX° siècle, on constate que tout le monde emprunte des
symboles qui auparavant étaient exclusivement réservés aux personnages royaux.
Le personnage peut, par exemple, être représenté assis sur un trône royal.


Xavière MALABOUCHE


Principales définitions

Asen (ou ase/ assin/ assen): autel portatif en fer forgé.
Les asen servent aux ancêtres à recevoir les offrandes de boisson et de nourriture.

Asesa: case des asen.

Adoho: case des autels familiaux.



Bibliographie


- Dahomey, traditions du peuple Fon, Musée d'ethnographie de Genève, 4/7-
30/12/1975.

- Asen: iron altars from Ouidah, Republic of Benin, National Museum of African Art,
17/12/1993.

- Guide du Musée d'Abomey, P. Mercier et J. Lombard, Etudes dahoméennes,
IFAN, République du Dahomey, 1959.

- P. Mercier, Les Asé du Musée d'Abomey, IFAN, 1952.

- Iron altars of the Fon people of Bénin, 2/10-21/12/1985, Emory University Museum
of art and archaeology.

- Artisanats traditionnels en Afrique Noire: Bénin, Jocelyne Etienne Nugue, Institut
Culturel Africain, 1984.

- C. Savary, La pensée des Fo du Dahomey, Thèse, Faculté des Lettres de
l'Université de Neuchâtel, 1976.

- Maximilien Quenum, "Au pays des Fons", Ed. Maisonneuve et Larose, 1983.