L'asen est un
autel portatif en métal (fer forgé, ou en laiton ou argent pour les plus riches), monté sur une tige qui se plante en terre là où se tient la cérémonie.
L'étymologie de ce mot vient d'un verbe "Sé" signifiant servir, rendre ses devoirs.
Le nom même de l'objet exprime l'idée d'offrande, de culte.
Sur l'asen, on sert la "boisson" du défunt, et par là on lui rend ses devoirs.
Le mot asen tend d'ailleurs à désigner seulement l'objet matériel, avant consécration.
Pour désigner l'asen consacré, on emploie de préférence le mot sinuka (calebasse à boire l'eau).
La production d'asen provient d'une tradition d'honorer les morts qui, selon toute
probabilité, est antérieure à l'existence du Royaume du Dahomey. La production d'asen
aux plateaux décorés date du milieu du XIX° siècle.
Il existe des asen qui ne sont pas consacrés au culte des ancêtres.
D'abord les asen dits achrélélé utilisés dans le culte de Fa, puissance de la divination. Sa
tige est munie d'une sorte de bras recourbés vers le haut et en principe de clochettes sans
battants fixés par groupes de quatre.
Certains asen sont impersonnels: ils n'étaient pas consacrés à tel ancêtre royal, mais à
tous, ou à une puissance particulière au nom de tous. Ainsi les asen sur lesquels on faisait
des offrandes à l'occasion de la cérémonie du mil nouveau (jahuhu).
D'autres asen étaient consacrés à des divinités, généralement du groupe de Gou, dieu de
la guerre mais également de tous ceux qui travaillent le fer tels que les guerriers, les
chasseurs, les forgerons et aujourd'hui les mécaniciens automobiles. Les asen servaient
alors aux cérémonies où l'on vouait les ennemis à la fureur de ce dieu. La plupart des asen
associés à Gou sont en fer forgé.
Il y a enfin une série de sabres et de poignards montés sur tige comme les asen
reproduisant les armes qu'employaient les guerriers du roi. On y faisait des offrandes pour
éviter que la force dangereuse émanant de tout meurtre ne se retourne ni contre eux, ni
contre lui.
Sources Xavière Malabouche.
Pas de soclage, grande pièce années 70/80 très chargée, polychrome.